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La zoothérapie : des animaux et des hommes

Chien, cheval, lapin, furet : autant d’animaux dont vous ne soupçonniez sans doute pas le pouvoir thérapeutique. Si le Yorkshire du voisin qui passe son temps à aboyer sur tout ce qui bouge vous laisse dubitatif quant à la phrase précédente, sachez tout de même que certaines boules de poils peuvent jouer un réel rôle dans l’accompagnement de pathologies comme la démence liée à l’âge ou les troubles du spectre autistique. Mettez donc de côté vos a priori sur les petits chiens et venez observer avec nous les mystères de la zoothérapie.

zoothérapie équithérapie

Les chevaux semblent avoir un lien particulier avec les personnes autistes et peuvent les aider à surmonter les difficultés de leur trouble

Définition de la zoothérapie

Le mot « zoothérapie » vient de la juxtaposition de deux termes grecs :

  • zoion qui donne le préfixe zoo- : désigne ce qui vient du monde animal
  • therapeia : la cure / therapeuo : prendre soin, soigner, traiter

En accord avec son étymologie, la zoothérapie est un ensemble de méthodes thérapeutiques basée sur le lien avec un animal domestique ou de compagnie. Ce type de thérapie s’adresse aussi bien à des personnes souffrant de troubles comme l’autisme ou la schizophrénie, qu’à des personnes âgées. De façon générale, la zoothérapie intervient sur les troubles physiques, mentaux et sociaux, mais elle peut aussi être utilisée pour réduire le stress résultant de la prise en charge médicale habituelle.

L’animal sert de médiateur entre le patient et le thérapeute. Il n’est jamais présenté seul et doit répondre à certains critères, notamment au niveau du caractère et de son éducation. C’est pourquoi les animaux sélectionnés sont toujours a minima domestiqués, même quand il s’agit d’espèces comme le dauphin (on parle alors de delphinothérapie). Dans la nature, ces mammifères marins ne s’approchent de l’homme que s’ils en ont envie, sans compter qu’ils peuvent avoir des réactions difficilement prévisibles. Dans un tel cas, il serait de toute façon impossible de mettre en place une thérapie avec des dauphins sauvages, c’est pourquoi il ne peut s’agir que d’animaux dressés en delphinarium, avec tous les problèmes éthiques que de tels lieux peuvent présenter.

Une brève histoire de la zoothérapie

De l’expérimentation…

L’emploi d’animaux comme moyen thérapeutique n’est pas nouveau. On retrouve des traces de telles pratiques dès le IXe siècle en Belgique, où des personnes handicapées étaient assistées d’animaux.
A la fin du XVIIIe siècle, un médecin anglais, William Tuke, créé le York Retreat. Dans un contexte où les « soins » psychiatriques n’ont de soins que le nom, il demande aux patients de s’occuper d’animaux au quotidien. Tuke ne tarde pas à se rendre compte que les malades sont tout à fait capables de se concentrer et de se responsabiliser, ce qui contribue à l’amélioration de leur état.
Après la Première Guerre Mondiale, mais de l’autre côté de l’Atlantique cette fois, le Pawling Army Air Force convalescent Hospital est créé à New York. Les anciens soldats traumatisés par la guerre rencontre une armée d’adorables chiens : la thérapie peut commencer, et l’état psychologique des vétérans s’en retrouve là aussi modifié.

… au quasi miracle

Boris Levinson zoothérapie

Le psychiatre Boris Levinson a « inventé » la zoothérapie… grâce à son chien

Mais c’est véritablement en 1953 que la zoothérapie en tant que telle apparaît. On la doit à un psychiatre du nom de Boris Levinson, et surtout à un heureux hasard. Les parents d’un jeune enfant autiste, désespérés à l’idée que ce dernier n’ait d’autre issue qu’un placement en institut, contactent Levinson en dernier recours. Or, le psychiatre possède un chien. Un peu débordé par l’urgence de la situation, Levinson oublie que son cher toutou vient d’entrer dans son cabinet, ce qui n’arrive d’ordinaire jamais. Chien et enfant se rencontrent. Miracle : le jeune autiste se met à communiquer avec le chien, et surtout, demande à revenir. A la suite de cet heureux épisode, Boris Levinson créé la Pet Facilitated Psychotherapy. La zoothérapie était née.

Différentes approches de la zoothérapie

Zoothérapie et chevaux : l’équithérapie

Équithérapie, hippothérapie, thérapie avec le cheval… Autant de noms qui désignent la thérapie médiatisée par la plus belle conquête de l’homme : le cheval. Tous les adeptes de ces approches ne sont pas d’accord sur le bien-fondé d’une distinction entre ces différents termes, c’est pourquoi nous parlerons d’équithérapie de façon générique.
Le mot « équithérapie » vient de la racine latine equus, désignant le cheval, qui fait ici office de médiateur et de partenaire thérapeutique. La double étymologie grecque et latine n’est pas étrangère à l’histoire de l’équithérapie : les propriétés thérapeutiques du cheval sont connues depuis l’Antiquité et étaient utilisées pour améliorer l’évolution de certaines maladies. On retrouve cette idée chez l’auteur grec Xénophon :

« Le cheval est un bon maître, non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit et pour le cœur. »

La pratique de l’équithérapie a été totalement oubliée au Moyen-Âge, puis redécouverte à la Renaissance. C’est en 1952 que la

Lis Hartel

La cavalière Lis Hartel, vice-championne olympique malgré sa paralysie, a ouvert la voie au développement de l’équithérapie

discipline bénéficie d’un impressionnant coup de projecteur via la personne de Lis Hartel. Cavalière de dressage danoise, Lis Hartel remporte deux médailles d’argent olympiques, la première à Helsinki en 1952, la seconde en 1956 à Melbourne. Mais ces médailles n’ont rien d’ordinaires : elles ont été remportées alors que Lis Hartel était atteinte de poliomyélite depuis 1944, ce qui eut pour conséquence de la laisser paralysée.

À force de persévérance, la cavalière put réapprendre à marcher grâce à deux cannes, mais resta paralysée sous les genoux. Malgré le pessimisme des médecins, convaincus qu’elle ne pourrait jamais refaire d’équitation, Lis Hartel réapprit à monter à cheval, apprenant à diriger autrement son partenaire, tant et si bien qu’elle put se présenter aux Jeux Olympiques et remporter ses deux médailles. L’histoire de cette cavalière danoise lança véritablement le développement des pratiques thérapeutiques associées au cheval.

L’équithérapie a pour objet les aspects à la fois psychologiques et psychomoteurs de la personne en thérapie. Si les patients pris en charge peuvent être porteurs d’un handicap ou d’une pathologie, il est également possible de « consulter » en cas de difficultés psychologiques plus classiques. Vous avez peut-être déjà vu des reportages sur l’équithérapie, et un certain nombre d’entre eux se focalisent sur la prise en charge d’une personne autiste ; cette thérapie leur est en effet souvent recommandée afin d’agir sur la volonté et la réduction de l’hyperactivité propre aux troubles du spectre autistique. A noter que certains hôpitaux ont intégré l’équithérapie à leur service.

Zoothérapie et chien : la cynothérapie

Du grec kunos qui désigne le chien, la cynothérapie est centrée sur le meilleur ami de l’homme. Attention, cependant : il ne faut pas confondre cette pratique avec les chiens d’assistance, qui viennent par exemple en aide en cas de déficience visuelle. Comme dans le cas de l’équithérapie, la cynothérapie se déroule sous la supervision d’un thérapeute, le chien servant de médiateur. On cherche généralement à agir sur la communication, la socialisation, le travail sensoriel, la motricité, l’éducation ou encore le soutien affectif.

cynothérapie zoothérapie

La cynothérapie peut aussi s’adresser aux personnes âgées

Tout comme l’équithérapie, la cynothérapie est parfois intégrée directement aux centres de soin. C’est par exemple le cas du Centre Hospitalier des Pyrénées, qui propose cette pratique thérapeutique à certains de ses patients. N’importe qui ne peut cependant pas « réclamer » cette thérapie : les pathologies associées et les besoins doivent être en accord avec ce type de prise en charge.

Le Centre Hospitalier précise ainsi que cela peut s’adresser aux patients souffrant de troubles altérant leur perception de la réalité, leur communication, ou ayant besoin d’être stimulés physiquement et psychiquement. Sont également concernées les personnes présentant un trouble du spectre autistique ou une démence liée à l’âge.
Le chien, soigneusement sélectionné et éduqué, va agir comme une sorte de médicament naturel. Son rôle est ainsi de :

  • permettre l’expression des émotions
  • faire découvrir au patient de nouvelles capacités et compétences
  • faciliter la communication en général

Les équipes médicales ont également observé que la cynothérapie permettait d’apaiser le patient, aussi bien au niveau des angoisses que de l’agressivité. Elle favorise également l’activité physique et la concentration.

D’autres établissements de soin proposent ce genre de prise en charge, en proposant parfois des séances collectives. Dans tous les cas, la pratique est encadrée par des personnels médicaux formées à la cynothérapie, à partir d’une prescription tenant compte des besoins du patient, avec le consentement de ce dernier, voire à sa demande.

Et ça marche vraiment ?

Il existe certaines dissensions au sein de la communauté scientifique sur l’efficacité ou non de la zoothérapie. Plusieurs professionnels du secteur s’accordent à dire que les bénéfices sont observables, comme la baisse de la tension ou l’apaisement, mais qu’on ne peut les expliquer avec une méthodologie rigoureuse. Certains s’interrogent également sur un possible effet placebo : les bienfaits seraient surtout d’ordre psychologique, notamment via la socialisation qu’offre la perspective de côtoyer un chien ou un cheval. Enfin, une attention est aussi prêtée au bien-être animal. Nous l’avions rapidement évoqué sur la problématique des delphinariums, mais on peut étendre cette réflexion : il ne s’agit pas de maltraiter un animal afin de, peut-être, se soigner soi-même.

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