Découvrir le site rever.fr

L'agence Pango vous présente un projet web inédit, le premier média entièrement dédié aux médecines douces et au bien-être du corps et de l'esprit ! Découvrez également un monde d'évasion et de connexion avec les autres. Vous recherchez un formateur en hypnose ? Une solution pour mieux dormir ? Un conseil d'un professionnel du métier

Follow Me

Accueil » Faut-il croire en la voyance ?
faut-il-croire-en-la-voyance

Faut-il croire en la voyance ?

Faut-il croire en la voyance ? Si vous êtes un adepte convaincu de cette pratique, ne fuyez pas tout de suite en prenant un air outré. Personne ici ne vous forcera à renoncer à votre passion, le but est simplement d’exposer quelques grands mécanismes à l’œuvre, dont certains confinent à la manipulation. Libre à vous ensuite d’en tenir compte ou pas : peut-être balayerez-vous ces lignes d’un revers de main, mais peut-être garderez-vous ces éléments en tête la prochaine fois que vous aurez recours à la voyance. Qui sait, cela vous permettra peut-être de distinguer le charlatan qui ne s’intéresse qu’à votre portefeuille, du voyant auquel on peut accorder le bénéfice du doute.

La pratique de la voyance n’est pas la seule discipline catégorisée dans l’ésotérisme, qui fait appel à votre esprit. Nous vous invitons à prendre le temps de choisir celle qui vous conviendra le mieux.

 

Les biais cognitifs

 

Vous avez probablement déjà entendu cette expression si vous vous intéressez à la psychologie, ou tout simplement s’il vous est déjà arrivé de tomber au milieu d’un virulent échange de tweets où l’invective et la rhétorique ont pris le pas sur les arguments. Pour nous éclairer un peu, voici la définition que donne le psychologue Jean-François Le Ny du biais cognitif :

« Un biais est une distorsion (déviation systématique par rapport à une norme) que subit une information en entrant dans le système cognitif ou en sortant. Dans le premier cas, le sujet opère une sélection des informations, dans le second, il réalise une sélection des réponses. »

Pour dire les choses plus simplement, un biais cognitif est ce qui nous fait accorder une importance différente à des faits de même nature. Et par « nous », il faut entendre « tout le monde ». Absolument tout le monde, vous, moi, votre voisin de palier, et même les personnes tellement sûres de leur jugement et/ou de leur intelligence qu’elles sont persuadées d’y échapper. Cela conduit à produire des erreurs dans le raisonnement, et donc, parfois, à penser qu’une solution est vraie, alors qu’elle est en réalité fausse.

Voici quelques exemples de biais cognitifs :

  • Dissonance cognitive : vous croyez fermement (et de bonne foi) en quelque chose, et vous refusez toute réalité, même prouvée, qui pourrait remettre en cause cette croyance.
  • Biais d’autocomplaisance : vous êtes convaincu que vos succès viennent de vous, et de vous seul, alors que vos échecs proviennent de causes externes.
  • Biais d’immunité à l’erreur : vous ne percevez pas vos propres erreurs de jugement.
  • Effet de halo : vous vous faites une première impression sur un sujet, quel qu’il soit. Si on vous présente des informations relatives à ce sujet, vous aurez tendance à ne sélectionner que celles qui confirment votre première impression.

La liste des biais cognitifs étant particulièrement longue, nous n’allons pas en présenter plus. Retenez simplement ceci : notre cerveau a l’habitude de nous jouer des tours, et reconnaît difficilement s’être trompé. Après tout, personne n’aime être pris en défaut. Et ceci a de l’importance dans l’appréciation que l’on fait d’une prédiction, par exemple. Si vous êtes convaincu que la voyance est une pratique sûre et dont les prédictions peuvent se réaliser, vous serez d’autant plus enclin à admettre pour vraisemblables ces prédictions, ou à trouver une explication au fait qu’elles ne se réalisent pas.

voyance-biais-cognitif

Notre cerveau nous joue souvent des tours, et les biais cognitifs n’en sont qu’une illustration très utilisée en voyance

 

Faut-il croire en… l’effet Barnum ?

 

Juste un petit test

Dans la grande famille des biais cognitifs, l’effet Barnum se rencontre particulièrement dans les secteurs de la voyance, de l’astrologie ou des horoscopes. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
En 1948, un psychologue nommé Bertram Forer a l’idée de faire passer un test de personnalité à ses étudiants. Il leur propose ensuite un texte censé représenter le résultat du test. Ce qu’il ne précise pas, c’est que ce texte est strictement identique pour tous les élèves :

« Vous avez besoin d’être aimé et admiré, et pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certes des points faibles dans votre personnalité, mais vous savez généralement les compenser. Vous avez un potentiel considérable que vous n’avez pas encore utilisé à votre avantage. À l’extérieur vous êtes discipliné et vous savez vous contrôler, mais à l’intérieur vous tendez à être préoccupé et pas très sûr de vous-même. Parfois vous vous demandez sérieusement si vous avez pris la bonne décision ou fait ce qu’il fallait. Vous préférez une certaine dose de changement et de variété, et devenez insatisfait si on vous entoure de restrictions et de limitations. Vous vous flattez d’être un esprit indépendant ; et vous n’acceptez l’opinion d’autrui que dûment démontrée. Vous avez trouvé qu’il était maladroit de se révéler trop facilement aux autres. Par moments vous êtes très extraverti, bavard et sociable, tandis qu’à d’autres moments vous êtes introverti, circonspect et réservé. Certaines de vos aspirations tendent à être assez irréalistes. »

Forer demande ensuite à ses étudiants de noter la pertinence du résultat de 0 à 5, 5 signifiant une excellente concordance entre le texte et la personnalité. La moyenne obtenue ? 4,26. Et il ne s’agit ni d’un hasard ni d’une coïncidence : l’expérience a été reconduite plusieurs fois, et les résultats sont à chaque fois similaires.

 

Un pour tous

D’autres psychologues ont repris les travaux de Forer afin d’étudier plus précisément cet effet, nommé « effet Barnum » en référence au mystificateur Phineas Taylor Barnum. L’effet Barnum nous conduit à accepter toute vague description de la personnalité comme s’appliquant précisément à nous-même. D’autres facteurs sont également identifiés :

  • Si l’on reconnaît une autorité à la personne qui nous « évalue », nous accepterons d’autant mieux sa description de notre personnalité et nous nous y reconnaîtrons d’autant plus.
  • Si l’analyse comporte des traits majoritairement positifs, nous la jugerons d’autant plus pertinente.

 

Et la voyance, dans tout ça ?

L’effet Barnum repose sur le principe de validation suggestive : nous accordons du crédit aux informations positives, mais cette information étant formulée et présente de façon vague et incomplète, nous cherchons à en combler les lacunes à partir de notre propre expérience. C’est par exemple le fonctionnement de la grande majorité des horoscopes, qui, en quelques lignes, vous présentent une situation possible pouvant s’appliquer à un grand nombre de cas de figure. Il est peu probable que vous ne vous y reconnaissiez pas du tout, et à partir de ces quelques mots, vous allez chercher à relier la situation présentée à votre propre cas, quitte parfois à « tordre » certaines idées.

 

 

Voyance ? Plutôt lecture froide et lecture chaude

 

La lecture froide et la lecture chaude sont deux techniques employées, entre autres, par les médiums et les voyants… du moins ceux dont il a été prouvé que leur « talent » relevait plus de la mise en scène que du don. Ces deux techniques peuvent s’opérer chacune de leur côté, ou bien se combiner afin d’obtenir d’encore meilleurs résultats.

 

La lecture froide : observer

observation-voyance

Une observation fine permet de deviner beaucoup de choses – c’est le principe de la lecture froide

La lecture froide permet de récupérer des informations sur une personne en l’observant. Par l’analyse de sa façon de s’habiller ou de se coiffer, de son sexe, de sa manière de parler ou d’un signe religieux, on peut déduire un certain nombre d’aspects de sa personnalité. Une fois cette observation faite, on pose des questions volontairement imprécises en laissant la personne spécifier la réponse. Par exemple, pour une question portant sur une figure masculine de l’entourage, au lieu de dire « votre père » et de prendre le risque de se tromper, on dira « peut-être votre père, un oncle, un grand-père, un ami… », et charge à la personne de dire de qui il s’agit en réalité. Dans le même ordre, l’effet Barnum est souvent mis à profit : en faisant s’identifier la personne au discours, on l’incite à développer plus qu’elle n’aurait sans doute souhaité le faire.
L’un des piliers de la lecture froide est l’observation des réactions corporelles : il arrive que la personne ne souhaite pas répondre, ou ne pas tout dire, mais en se basant sur certains gestes, une moue ou un regard, il est possible de deviner le sens de sa réponse.

 

La lecture chaude : préparer le terrain

La lecture chaude peut être utilisée en complément de la lecture froide. Son principe est simple. Imaginez que vous rencontriez un médium, dans un salon dédié à la voyance par exemple. Celui-ci vous propose une consultation, ce que vous acceptez. Durant l’échange, il vous révèle des informations qui vous surprennent, comme des détails sur vos liens familiaux, le fait que vous sembliez avoir passé un long moment à l’étranger, ou le fait que vous doutiez vous sentir bien au travail. Ce médium a-t-il un don ? Peut-être. Mais peut-être cela fait-il une bonne heure qu’il vous a repéré dans le salon, qu’il a entendu certaines bribes de la conversation que vous avez eue au téléphone avec votre partenaire à propos de votre mal-être au travail, et que lorsque cet ami croisé par hasard vous a interpellé, il en a profité pour noter votre prénom si particulier – une courte visite sur Facebook faisant le reste.

La technique mise en place ici est la lecture chaude. Plusieurs charlatans, se revendiquant médiums, voyants ou encore psychiques, ont été démasqués dans les années 2000 : en fait de don, tous avaient mis en place d’ingénieux systèmes de lecture chaude. Dans le cas de notre « médium », on peut aussi imaginer qu’il aura analysé avec attention vos réactions et orienté ses questions afin de deviner certaines informations manquantes : il aura ainsi combiné lecture chaude et lecture froide.

 

faut-il-croire-en-la-voyance-autorité

Le fait de reconnaître l’autorité de quelqu’un, ou de lui faire aveuglément confiance, nous conduit parfois à croire tout ce qu’on nous dit. Prudence !

Alors, faut-il croire en la voyance ? Sans doute pas à n’importe quel prix, ou en acceptant n’importe quoi. Il existe encore d’autres « techniques » permettant de passer pour un voyant ou un médium à moindre frais, mais les principales sont listées ci-dessus. Nous pourrions tout de même ajouter un conseil : si vous êtes dans une période de vie délicate ou que vous êtes peu sûr de vous en général, vous serez plus enclin à croire une prédiction, qu’il s’agisse de l’horoscope du magazine tv ou d’un voyant. Ne foncez pas tête baissée dans les belles promesses que l’on pourrait vous faire : si certaines personnes sont effectivement bienveillantes et probablement de bonne foi, d’autres sentiront le profit qu’ils pourront en tirer. Dans la mesure du possible, essayez d’adopter un oeil critique. Ne vous servez pas de la voyance comme du guide absolu de votre vie, mais plutôt comme un conseil, une idée en plus du reste qui viendrait vous soutenir dans vos actions. Dans tous les cas, restez prudent.

Laisser un commentaire