On associe souvent l’hypnose au monde de l’irrationnel, à un côté mystique. C’est oublier ses origines scientifiques, explorées par autant de figures d’autorité de la psychologie que Jund, Freud ou Hippolyte Bernheim. Et certains hypnothérapeutes comme Mickaël Cham, onze ans d’exercice derrière lui, sont là pour nous le rappeler. Issu d’un cursus scientifique, une pensée très rationnelle ne l’a pas empêché de se pencher sur une discipline paramédicale…
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au fil de l’entretien se révèle un profil très passionné, d’une culture éclectique et au tempérament très cartésien. Non sans se départir de quelques petites piques à l’attention des médecines non conventionnelles… A-t-il des choses à nous apprendre, ou des préjugés sur l’hypnose à balayer de notre tête ? Laissons-lui le soin de nous en dire plus…
Quels sont tes centres d’intérêt ? Influent-ils sur ta vie professionnelle ?
Plutôt que regarder des conneries à la télé, je préfère m’abonner à des chaînes YouTube scientifiques sur la biologie ou la physique. Et quand j’en ai fait le tour, je passe à des sujets que je n’ai pas eu l’occasion d’explorer à l’école ou qui m’ennuyaient, parce que le système scolaire en France ne permet pas de s’ouvrir. Que ce soit la géopolitique ou l’économie, en fait je regarde des contenus de gens qui ne pensent pas comme moi, celles qu’on dit qu’il ne faut pas regarder.
Quand on démarre une activité d’hypnothérapeute et de préparateur mental, c’est malin, par exemple, de s’intéresser au contexte économique. Prends un exemple : quand j’ai commencé ma carrière en 2012, je faisais des ateliers détente et bien-être dans les centres sociaux et les maisons de quartier, j’intervenais beaucoup dans collèges, lycées et CFA pour aider à la gestion du stress en préparation mentale. À ce moment-là je proposais déjà des tarifs réduits, quasiment à moitié prix par rapport à mes interventions en entreprises. Et quand Macron est arrivé, il a sucré tellement de subventions dans le public que j’ai perdu pas mal de clients et de contrats.
Un autre exemple : pas mal d’économistes ont prévu assez tôt qu’une crise financière se produirait en France entre 2017 et 2035. Et moi, la sobriété, je n’aime pas ça. Aucun être vivant ne vise moins de confort, ça n’existe pas. Sachant que le but à la base était de diminuer les dépenses obligatoires tout en gagnant du confort, avec ma famille, on s’est arrangés pour partir de la banlieue parisienne et on a déménagé dans le Loiret en novembre 2019. Du coup, quand la crise Covid a frappé, on parvenait à vivre à six sur le salaire de ma femme, qui en plus est prof. Et pourtant, du confort, on en a même gagné.
On m’a bien proposé de faire des séances d’hypnose en visioconférence, ce que j’ai refusé parce que je trouve ça naze. Quand tu fais de l’hypnose, le contact humain représente la moitié du boulot.
Qu’est-ce que la « préparation mentale », exactement ? Est-ce une méthode d’hypnose particulière ?
En fait, c’est ce qu’on appelle génériquement du coaching. Je préfère employer le terme de préparation mentale plutôt que celui-là depuis qu’il a été dévoyé de son sens. Tu sais, par tous ces Valérie Damidot et autres abrutis de « love coaches » dégueulasses galbés comme des tournevis incapables de choper à 4 heures du mat’ en boîte de nuit et qui prétendent que tu baiseras onze fois par nuit en suivant leurs conseils.
Ce n’est pas vraiment ce que je fais en hypnose. Moi, je reçois les gens quand quelque chose leur pourrit la vie ou qu’ils veulent gagner en compétences, c’est mon seul critère. C’est ça qui va faire la différence entre thérapie et préparation mentale : dans un cas, une personne qui souffre désire atteindre un état au moins neutre, dans l’autre il s’agit d’une personne qui veut aller encore mieux.
J’aimerais, du coup, connaître ta définition de l’hypnose…
Ma définition synthétise celles d’hypnothérapeutes reconnus qui ont une approche et une démarche scientifiques sur le sujet. Je ne prends que ceux-là, et aucun autre. C’est donc un état modifié de conscience qui permet de dépotentialiser le néocortex préfrontal (le siège de l’esprit critique et de la rationalité) et augmente le degré de suggestibilité du sujet par rapport à son état ordinaire de conscience. En termes moldus, ça veut dire que la logique rationnelle du sujet se met en stand-by, en spectateur, pour activer d’autres parties du cerveau qui d’habitude ne fonctionnent pas de cette manière-là.
Il faut savoir que certaines personnes, même hors hypnose, sont très suggestibles de base. Dis-leur qu’ils boivent du jus de citron, ils crisperont instinctivement la mâchoire. Lorsque je commence une séance, il faut que je vérifie le degré de suggestibilité du patient dans son état normal, puis si elle l’est davantage quand je l’aurai soumise à mes techniques
Et toi, tu en as une approche particulière ? Quelle est ta manière de travailler ?
Je dirais que ma particularité est d’être cartésien et pragmatique. C’est d’ailleurs pour ça que je suis beaucoup sollicité pour des formations dans le milieu médical. Dans le monde des « médecines alternatives », ils prônent rarement des théories vérifiables ou quantifiables. Pourtant, dans deux semaines je pars en Guadeloupe former des médecins et des sages-femmes, et je suis l’un des seuls à le faire. L’idée, par exemple, c’est de parvenir à anesthésier un patient qui aurait une phobie des aiguilles le plus rapidement possible.
Vu que je viens du monde scientifique, quand on me vend quelque chose en me disant que ça marche, je veux des preuves. Et ce n’est pas qu’une affaire de « Je ne crois que ce que je vois », il s’agit aussi d’impacts concrets et mesurables. Or, quand on te dit « Je vais t’aider à améliorer ton bien-être », eh bien comment ça se mesure ? C’est là que beaucoup d’hypnothérapeutes et autres sophrologues, malgré eux dans je dirais 90% des cas, dérivent dans les « pratiques sectaires ».
Méthode travail type de Mickaël, par l’exemple :
– « Je veux gagner confiance en moi ! » (volonté)
– « D’accord. Une fois que ce sera fait, qu’est-ce que ça change dans votre vie de tous les jours ? Qu’est-ce que vous pouvez faire de mieux, de plus et différemment ? » (cerner l’objectif)
– « Quand je ferai l’amour avec mon conjoint, ce ne sera plus dans le noir. » (formulation d’un résultat concret, vérifiable et mesurable)
Dans le cadre du suivi :
– « Je sens que ça va beaucoup mieux. J’ai pris confiance en moi ! »
– « Et avec votre conjoint, combien de fois par semaine ? Avec ou sans lumière ? » (l’objectif est-il atteint ?)
C’est la méthode de travail qu’on enseigne dans les organismes de formation, mais personne ne la suit. Pourquoi je qualifie ça de pratiques sectaires ? J’ai pris en charge pas mal de patients qui ont tenté la sophrologie, le reiki, le magnétisme, d’autres hypnotiseurs et j’en passe, qui me vantent les mérites de leurs thérapeutes malgré l’inefficacité manifeste de leurs séances. Ce à quoi je réponds : « Oui, c’est tellement efficace que vous vous retrouvez sur mon fauteuil… »
Je demande toujours des nouvelles pour assurer un suivi, encore une fois de manière assez terre-à-terre. Sur l’exemple d’une personne qui souffre de compulsions alimentaires et qui vide son frigo à la moindre contrariété, je lui demande de me rappeler dans une semaine. Sept jours sans une compulsion qui t’a bousillé quotidiennement toute ta vie, a priori on est sur un début de résultat. Si le client me rappelle, on fait un bilan adapté ; sinon j’estime que pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Qu’est-ce qui change entre tous ces types d’hypnose que tu pratiques ? Classique, ericksonienne, humaniste… Ça en fait, non, des méthodes différentes ?
Je vais te dire quelque chose… Tout ça, ce sont juste des arguments commerciaux pour vendre des formations. S’il y a bien un point commun entre toutes ces méthodes, c’est qu’elles n’existent pas. Tu peux prendre n’importe quel grand nom de l’hypnose : Freud, Bernheim, Charcot… Tous, avec des termes différents, disent quasi-exactement la même chose. À savoir qu’il s’agit d’un état de conscience modifié avec un gain de suggestibilité.
Prends l’hypnose « classique », eh bien c’est un peu comme la musique : à l’époque où on en faisait, c’était de la pop. C’était celle que pratiquaient les psychiatres dans les années 1840, 1900, etc. Déjà à ce moment-là, l’hypnose était considérée comme la médecine du futur, il y a eu beaucoup de recherches scientifiques menées dessus, au cas par cas, par des psychiatres de profession. Et on touchait du doigt les 70% de réussite. Soit plus que l’effet placebo, qui tourne autour de 50%. Et quand les médecins qui se sont formés derrière se sont contentés de lire les protocoles, on est descendu à 30%… C’est de là que vient la croyance populaire sur l’inefficacité de l’hypnose.
L’hypnose ericksonienne, soit l’essentiel de ce qui est proposé en formations aujourd’hui, en bref, c’est de l’hypnose normale avec un package ericksonien. C’est faire de l’hypnose avec l’attitude de Dr. House : le praticien fait du rentre-dedans, mais le client ressent la bienveillance qu’il y a derrière. Milton Erickson n’avait pas de protocole, il interdisait même de prendre des notes pendant ses formations. Et ils affichaient 90% de réussite ! Le leitmotiv d’Erickson se résume en « les gens mentent », pas forcément volontairement mais entre ce qu’ils disent et ce qu’ils pensent, il y a un monde. Du coup, il faisait beaucoup de thérapie provocatrice : si ses patients lui obéissaient souvent, même sans être sous hypnose, c’est parce qu’il utilisait beaucoup de leviers de manipulation bien connus aujourd’hui dans les sciences cognitives et sociales.
La « Nouvelle hypnose », c’est… de l’hypnose ericksonienne en fait, avec une dédicace à la « Nouvelle École de Nancy » de Bernheim. Qui date du XIXe siècle, donc concrètement elle n’a rien de nouvelle. Elle s’opposait à l’École de la Salpêtrière de Charcot, qui considérait l’hypnose comme une pathologie alors que Bernheim y voyait déjà un état modifié de conscience qui permet de faire de la psychothérapie. En fait c’est de l’hypnose dans laquelle on intègre d’autres disciplines comme de l’analyse transactionnelle et la PNL : on utilise les nouvelles méthodes et leurs outils et on se sert de l’hypnose comme d’un catalyseur.
Toutes les autres appellations, tu peux considérer ça comme du bullshit.
Même l’hypnose humaniste ? Elle a l’air d’avoir pignon sur rue…
Surtout l’hypnose humaniste. Son postulat peut se résumer à « Tiens, ça ferait quoi de réveiller quelqu’un qui est déjà réveillé ? » Supposément, ça permet de se reconnecter à son âme, à la conscience universelle. Le mec est quand même très fort : son bouquin regorge de références scientifiques pointues et quand tu le lis, tu es tellement à fond dedans que ton esprit critique s’endort… Et quand tu t’enquilles 600 pages bourrées de sophismes d’appel à la science, à la fin bah tu achètes la formation. Bien sûr, j’ai eu la naïveté de croire qu’en France, on ne pouvait pas publier n’importe quoi. Ça veut dire que je ne suis pas médecin, mais que je pourrais écrire un bouquin de médecine. Il ne serait pas censuré, je passerais dans les médias pour alimenter la polémique mais avec du langage un peu ésotérique, j’aurais à mes pieds tous les désespérés de la planète.
Tout n’est pas à jeter bien sûr, mais on se fait avoir par l’hypnose humaniste parce qu’elle a été lancée très intelligemment. J’ai même été superviseur dans cette école, et finalement on y voyait surtout des élèves avec un niveau trop bas pour faire de l’hypnose normale. Bien sûr ça leur permettait de garder des clients et de leur faire payer une formation à 10 000 balles jusqu’au bout, grâce à l’argument de l’« hypnose sans hypnose ». Du vin sans alcool, en fait. Parce que beaucoup de gens qui se forment à la discipline, je dirais 90% d’entre eux, n’aiment pas l’hypnose.
L’hypnose humaniste suit la veine de l’hypnose « quantique », « transgénérationnelle », « régressive »… Bref, énormément de pseudo-sous-branches ou nouvelles approches basées sur des termes à la con dont les formations sont vendues à grands renforts de sophismes. Ceux-là, l’hypnose humaniste les collectionne tous : se qualifier d’humanisme, c’est de l’étiquetage ; ses allusions à la physique quantique, de l’appel à la science ; le recours à des méthodes ancestrales, de l’appel à la tradition…
J’imagine que la mauvaise image qui entoure l’hypnose, et même les médecines non conventionnelles, repose en partie là-dessus…
Pas que, c’est un mélange de tout. L’hypnose de spectacle par exemple, je trouve que c’est de la bonne presse. Il y a encore des gens à qui ça fait peur, mais inconsciemment, si tu as ce ressenti, c’est comme si tu en approuvais l’efficacité. « Si j’en ai peur, c’est que j’y crois ». Et d’un côté ça fait une bonne pub : lorsqu’un spectacle d’hypnose passe à la télé, le téléphone sonne beaucoup plus dans les 48 heures qui suivent. La mauvaise presse autour de l’hypnose vient surtout des médias : j’ai déjà eu affaire à ces clientes qui ont annulé leur rendez-vous le lendemain de la diffusion d’un reportage. Même lorsqu’on y montre des séances d’hypnose traditionnelle.
Tu considères donc que l’hypnose est mal pratiquée en France ?
Je pense surtout à tous ces thérapeutes qui résument leur pratique à « Asseyez-vous confortablement, fermez les yeux et respirez… » Ce n’est pas de l’hypnose, ça ; c’est de la mauvaise sophrologie, au mieux. Sachant que la sophro elle-même a été créée par un hypnotiseur.
Pour ma part, j’ai très peu de copains dans le milieu de l’hypnose. Je me fais systématiquement bannir des forums et des groupes Facebook quand j’y interviens. Prends n’importe quel hypnotiseur qui y poste pour demander le protocole contre le pipi au lit chez les petites filles de sept ans. Et ne voilà pas que débarque toute une bande de trous du cul qui balancent des protocoles piratés du livre d’un quelconque spécialiste autoproclamé champion du monde de son village au Canada, récupérés par au moins 500 praticiens derrière. Qui sont censés être formés en école, je rappelle. Et c’est comme ça que pratiquent 70% des pseudo-hypnothérapeutes/hypnopraticiens et mon cul sur la commode. Je récupère énormément de patients qui me demandent presque surpris : « Ah, vous ne lisez pas ? » Bah non. L’hypnose s’adapte à la personne, pas l’inverse.
J’étais en relations avec Grégoire et Constance*, qui dirigeaient l’un des plus gros organismes de formation de France, avec lesquels j’ai eu des désaccords puisqu’ils ont laissé passer un certif’ que moi j’avais refusé. Déjà, jamais je n’enverrais un patient à aucun des candidats que j’ai validés, mais là c’était abusé. Ce n’est pas normal pour le meilleur organisme de France (autoproclamé, bien sûr). En termes de personnes compétentes, en tout cas ce n’est pas le cas. Une conversation plus tardive m’a même révélé que 95 % des diplômés ne le méritent même pas. « Le problème, c’est que nous on est les meilleurs » m’a dit Constance, « et que les mauvais candidats sont légion. S’ils restent mauvais en se formant chez nous, imagine ce que ça donnerait dans un organisme qui ne sait même pas s’y prendre… C’est pour ça qu’on préfère leur donner leur diplôme, sinon ils préféreront aller se former ailleurs et ne faire qu’empirer les choses. » Voyant que je ne pouvais pas changer les choses de l’intérieur, j’ai préféré partir avec pertes et fracas.
Et ces aspects négatifs de l’hypnose, comment se manifestent-ils ? Qu’est-ce qui fait de toi un bon praticien, en comparaison ?
Je dois beaucoup à Rémi Furucz, un ancien formateur de l’école dans laquelle je me suis formé, et avec laquelle il s’est fâché aussi (comme tant d’autres…), la pratique, le niveau et l’approche cartésienne que j’ai aujourd’hui. Lui est plus dans le coaching, c’est lui qui m’a conforté dans cette volonté de rester dans le mesurable et le résultat concret. C’est comme ça qu’on ne peut pas tomber dans l’escroquerie. Sinon, si demain la misère me fait basculer du côté obscur comme la majorité de mes collègues soi-disant humanistes, je peux commencer à vendre du bien-être, promettre la guérison de l’âme et toutes ces conneries pour empocher cent fois plus que ce que je gagne aujourd’hui. Je pourrais voir dix personnes dans la même journée sur des séances d’une demi-heure, que je revois chacune quatre à dix fois. Donc par rapport au chiffre d’affaires, je n’exagère même pas.
Imagine comment ça se passerait dans ces dispositions-là. Avec ma cliente on fixe les objectifs, comme gagner confiance en elle, je l‘hypnotise, j’arrive à la convaincre qu’elle se sent bien, ce qui est facile car en état d’hypnose, tu sécrètes des endorphines. Elle a donc passé un bon moment et me fait un chèque de quatre-vingt balles. Psychologiquement, tu ne peux pas payer une telle somme et te dire que c’était nul, donc tu vas t’auto-persuader que c’était bien. C’est ce qu’on appelle le « piège abscons », la seule technique d’auto-manipulation négative. À ce moment-là, je ne lui demande pas de me rappeler dans une semaine ; je lui dis : « On se revoit dans une semaine », étant donné que je lui ai parlé d’un protocole en dix séances. Donc, elle reviendra dans les temps pour prendre son shoot d’endorphine. Au terme de la prise en charge, j’aurai gagné 800 €.
Mes séances durent en général une heure, une heure et demie. Je ne vends ni pack ni forfait ; ce sont les patients qui décident s’ils ont besoin de revenir me voir ou pas, et je m’assure que leur décision est basée sur une mesure objective et concrète de leur but à atteindre. Je ne vends pas non plus de séance de pseudo-renforcement : quand un objectif est atteint, il est atteint. Dans ma pratique à moi, on ne prend pas de rendez-vous, je ne programme pas dix séances. Je suis hypnotiseur, pas voyant, je ne peux pas prévoir ça. En hypnose, peu importe la problématique, c’est en moyenne une à six consultations. Sachant que 70 % des sujets en font une à trois, dont la moitié n’en fait qu’une.
Plutôt que reprogrammer une séance, je demande à ce qu’on me rappelle la semaine suivante, je demande ce qui a changé, on fait le bilan de ce qui s’est amélioré ou non puis on programme la séance suivante si besoin. Au final, la satisfaction fait que trois semaines plus tard, quelqu’un vient de sa part. C’est rare que je gagne plus de 300 € sur un an avec la même personne. J’aime bien que les gens se confrontent à la vraie vie pour avoir un retour objectif, je les vois très rarement plus d’une fois par mois.
J’espère que tu ne commences pas déjà à voir le tour de la discipline ? Il semble y avoir tant de choses à y découvrir…
C’est vrai qu’au début je m’enthousiasmais de la découverte d’un domaine dont je pensais ne pas pouvoir faire le tour, parce que l’esprit humain, tout ça… Et au bout d’un moment tu as beau te rendre compte que celui-ci est vaste et qu’on est tous différents, il n’y a pas non plus une infinité de mécaniques et de processus mentaux. L’hypnose est effectivement un domaine énorme, mais pour travailler dedans il n’y a pas besoin de le maîtriser complètement.
Si on fait une analogie : pour construire une bagnole, il faut une énorme quantité d’ingénieurs qualifiés en physique, en mécanique des fluides, etc. Alors que pour la réparer, pas besoin d’avoir un bac +25. Le psychologue est à l’humain ce que l’ingénieur est à l’automobile, ce qui fait que l’hypnothérapeute en est le mécanicien. Le cerveau humain a beau être ultra-compliqué, comme dans une voiture les pannes et les pièces de rechange sont toujours globalement les mêmes. Quand tu as un pneu crevé, il n’y a pas mille manières de le réparer. En hypnose, c’est pareil. Pour une voiture, la plupart du temps tu n’as besoin que d’un mécanicien, mais pour certains problèmes il faut savoir passer la main à l’ingénieur : en l’occurrence, psychiatres et psychologues cliniciens.
Petite différence avec la mécanique : ce n’est pas nous qui réparons l’engin, on guide la personne pour qu’elle la répare elle-même. De ce fait, elle devient aussi plus indépendante, car finalement chaque séance est une forme d’apprentissage. C’est pour ça qu’en hypnose et en préparation mentale, on ne donne pas de conseils : on ne fait que poser des questions. La discipline rend le traitement du problème plus facile, elle ne guérit pas. Un exemple : l’hypnose ne fait pas arrêter de fumer, sinon je serais milliardaire. Elle rend l’arrêt du tabac suffisamment facile pour que la volonté de redevenir non-fumeur suffise. Elle agit donc bel et bien comme un catalyseur.
Prenez rendez-vous auprès de Mickaël sur son site internet.
* Les prénoms ont été modifiés.