Si certains thérapeutes choisissent de pratiquer l’hypnose par vocation, la force des circonstances peut se révéler comme l’életrochoc dont les autres ont besoin. Longtemps chargée de clientèle en tant qu’accompagnatrice, Élisabeth Bernardo s’est laissée porter par une lutte acharnée contre la maladie et la transition professionnelle.
Mars 2021, ce n’est pas si lointain. Mais il n’en faut pas plus à un témpérament d’acier mêlé à une passion même nouvelle pour passer les diplômes et obtenir les certifications visées. Un bagage solide et une expérience personnelle d’une rare intensité se révèlent l’apanage d’une vision de l’hypnothérapie et du coaching pleinement engagée du côté du bien-être des personnes. Retour sur un parcours dont la récence ne conditionne pas la maîtrise de son sujet.
Quelles formations avez-vous suivies ? De quels diplômes, quelles certifications disposez-vous ?
Je me suis formée à l’hypnothérapie intégrative, ainsi qu’au coaching professionnel. J’ai énormément appris du Docteur Varma à l’ISHC (institut Sakti d’Hypnose Clinique), diplômé et Docteur en lettres et en psychologie. Ensuite, j’ai suivi une formation auprès de Linkup Coaching.
Aujourd’hui, je suis référencée et répertoriée à l’EMCC (European Mentoring & Coaching Council), un des organismes qui représente le socle de tous les coaches certifiés. Cela donne une reconnaissance professionnelle à notre métier.
Dans mes pratiques professionnelles complémentaires, je me suis formée à la sonothérapie, la thérapie par le son. Une pratique encore non reconnue en France. Je l’ai apprise grâce à mes principales formations au sein de l’Académie allemande Peter Hess et MEDSON, organisme canadien créé par Emmanuel Comte.
Également animatrice en yoga du rire grâce à une formation suivie à l’École internationale du Rire, et au clown en parallèle, j’interviens dans les Ehpad, entreprises et organismes de formation pour la libération émotionnelle et le mieux être immédiat en endorphines (hormones du bonheur).
Aujourd’hui, je centre ma pratique autour de la qualité et la transition de vie, en intégrant le stress et l’anxiété et l’ensemble des émotions dans un objectif : Être mieux. Mes accompagnements se font au travers de mes différents outils professionnels comme une palette de peinture. D’ailleurs, je peux répondre à différentes demandes et travailler sur les bilans de compétences, l’atelier des valeurs, la quête de sens avec l’écoute empathique indispensable au métier d’accompagnement.
Qu’est-ce qui vous motive dans votre activité professionnelle ? Qu’est-ce qui vous a amené à vous y former, à la pratiquer ?
J’ai toujours été salariée, je n’ai jamais été au chômage jusqu’à la fin de l’année dernière. En effet, suite à mon cancer, j’ai connu également le handicap, et les aléas des transitions professionnelles lors de mon retour au travail après ma convalescence. J’ai décidé de me faire accompagner par une coach à l’époque.
Celle-ci m’a invité à travailler sur mes blocages et mes peurs ; donc je suis partie voir une psychologue qui faisait de l’hypnose, qui elle-même m’a suggéré la thérapie par le son.
En fait, j’ai construit mon projet au départ non pas dans le but de créer une entreprise, mais en le vivant par l’intérieur, en travaillant sur moi. J’aurais pu me dire que je trouverai un travail en tant que salariée, en vivant avec mes peurs…
Mais j’ai pris des risques en essayant quelque chose qui me passionne.
Le fil conducteur de mon parcours professionnel a toujours été l’accompagnement. D’abord dans le cadre de la relation commerciale, puis humaine.
De formation École de Marketing et de Commerce, j’ai ensuite commencé une licence en sciences de l’éducation. Au travers des mes expériences professionnelles j’accompagnais mes clients dans les secteurs de la banque et des assurances, je connaissais leur vie et j’abordais les sujets au-delà de leurs finances. Parce que j’ai cette qualité naturelle, celle de m’intéresser aux autres. Ce que j’ai toujours aimé dans mon métier, c’est adopter une approche globale, visant le bien-être de chacun.
Votre réseau, vos compétences et votre champ d’activité dans le domaine du bien-être semblent se sont construits assez rapidement. Comment l’expliquez-vous ?
Je suis une femme passionnée. Au départ, mon combat contre le cancer consistait à écrire des poèmes, et j’en ai fait de la thérapie par l’écriture en montant mon blog Eliroseforever. Au fur et à mesure, mon entourage m’a conseillé d’en faire un livre. Quand je suis passée à la radio pour une association, j’ai rencontré une femme qui m’a convaincue de me lancer au niveau professionnel, puisqu’il n’y avait rien à Courbevoie sur Octobre Rose comme événement impactant. Entre-temps, je me suis fracturé la rotule, je me suis fait larguer, mais j’ai monté mon projet, sans ce compagnon qui ne me soutenait pas. Et j’ai adoré faire ça, distribuer de l’information, fédérer autour d’un combat. C’était un nouveau souffle dans ma vie. Donner aux autres, partager, communiquer, créer, rassembler. Après cela, j’ai clôturé mon association et me suis tournée vers le côté plus thérapeutique de la question.
Pourquoi j’y suis arrivée si rapidement ? Je vous dirais que je possède une certaine forme de résistance et de résilience. C’est ma personnalité, je pense que j’intègre rapidement les choses. Comme je suis d’autant plus passionnée par ce que je fais que j’ ai vécu de l’intérieur différents événements de vie, j’en vois toute la force et la puissance des différentes méthodes.
Comment décririez-vous l’hypnothérapie ? Avez-vous votre manière à vous de la pratiquer ?
Prenez la différence entre un kiné et un osthéopathe. Le kiné ira en surface, juste là où on a mal, alors que l’osthéopathe va à la source du problème. Dans mon approche d’hypnothérapie intégrative, c’est un peu ça : aller à la source du problème afin de libérer les émotions et traiter ce qui les freine. En hypnothérapie intégrative, je travaille avec différents outils comme la thérapie comportementale cognitive, j’utilise les points d’affects, les états du moi, la psychologie de l’énergie, l’EFT, les stimulations alternatives… Ce qui est efficace, c’est de se focaliser sur les traumatismes le plus ancien, le plus douloureux et le plus récent. Lorsque les deux premiers sont bien travaillés, le plus récent se libère.
Actuellement, je me forme aux Process Communication Models, où j’apprends les six types de personnalité. C’est mauvais de coller des étiquettes aux gens, parce que ces six bases, nous les possédons tous, à des stades différents. Et cela se rejoint parfaitement sur les besoins psychologiques liés au stress. Le besoin psychologique, en fait, répondent à des besoins des schémas cognitifs.
Le PCM ne te met pas dans une boîte, il te dit quelle est ta base. Pour me prendre en exemple : je suis à 100% sur quatre des six champs de personnalité, 78 et 72% pour les deux autres. C’est leur résultat combiné qui définit ma personnalité. J’ai un bon vécu, c’est mon sac à dos et toutes mes expériences qui m’ont amenée là où je suis aujourd’hui.
J’ai vécu tout ça de l’intérieur : je sais ce qu’est un trauma, être malade, avoir vécu un burn-out… Je ne suis pas non plus dans un effet miroir, puisque je sais garder la distance professionnelle qui me permet de ne pas me mettre à la place de l’autre, mais d’entendre et de comprendre la personne. Ce sont des formations de qualité et ma posture qui me permettent cela. Nous sommes d’ailleurs régulièrement en supervision pour garantir une qualité de prestations.
Pour rentrer dans le plus concret, à quel type de problèmes vous retrouvez-vous le plus souvent confrontée ? Vos clients demandent-ils eux-mêmes de recourir à telle ou telle thérapie, ou les orientez-vous ?
Les plus nombreux sont les gens anxieux ou qui ont des problèmes psychosomatiques. Il y a une échelle de stress qui me permet d’en définir le niveau en fonction du nombre d’éléments indiqués. Dans ce sens, le stress peut être très néfaste pour la santé.
Dans ma manière d’aborder les choses, pour faire simple : je dis toujours à mes clients de venir me voir avec une problématique précise en tête et je vois après le premier rendez-vous avec quelle pratique je vais travailler avec lui.
Soit je la traiterai avec de l’hypnose, soit avec du coaching. Comme j’ai cette faculté de jongler avec différents types d’outils, on peut par exemple rentrer dans la formule de l’hypnothérapie, ça ne m’empêchera pas de recourir à un outil de coaching en cas de besoin, mais de façon ponctuelle. Pareil pour la gestion du stress en coaching : si la personne a vécu quelque chose de très lourd à porter, on prendra une séance pour faire de la libération émotionnelle avec une thérapie brève. En fait, je fais du sur-mesure, en individuel et en collectif.
Comment différenciez-vous fondamentalement la thérapie du coaching ?
Le coaching, c’est pour atteindre un objectif, l’hypnothérapie c’est pour résoudre un problème. Vous me répondrez que c’est la même chose… Mais pas tout à fait. Quand on veut atteindre un objectif, on se projette dans le futur, alors que dans l’hypnothérapie on s’oriente vers le passé pour résoudre le présent.
Prenons un exemple : en coaching, on prend en charge par exemple “J’aimerais avoir une meilleure confiance en moi ou mieux gérer mon stress”. A priori, on est dans le mieux, dans l’amélioration. En hypnothérapie, ce sera “Je ne vais pas bien, j’ai de gros problèmes dans ma vie, j’ai besoin que vous m’aidiez.”
Y a-t-il une histoire derrière “Courants Zen” ? (Nom du site internet d’Élisabeth, ndlr)
J’ai plusieurs approches dans ma pratique. En tant qu’êtres humains, nous sommes composés d’énergies. J’utilise celles du rire, des sons, de l’hypnothérapie intégrative… Et tout ça m’amène à penser que le corps est constitué de différentes vibrations, de divers courants énergétiques. La forme ronde du logo de Courants Zen en fait foi : je suis partie d’un endroit pour aboutir à un autre, avant de refaire le même chemin dans l’autre sens. Et tout ça, dans le but d’être zen, apaisée.
À la base, je comptais appeler mon site “C’est Zen”. Ce qui n’est pas terrible finalement… “Courants” m’a parlé parce qu’on peut le comprendre de différentes manières. Non seulement le terme rejoint cette idée de vibrations, qui fait que le corps est constitué de courants, mais il évoque aussi les différents outils que je pratique, dans un même esprit : utiliser le corps, le mental pour aller mieux.
Et comment ça se passe au niveau de la communication ? Quels sont pour cela vos outils de prédilection ? Le bouche-à-oreille est-il efficace ?
J’étais très réseaux sociaux à une époque, ce qui est un peu compliqué maintenant que je ne peux plus être sur tous les fronts à la fois. J’essaye quand même d’entretenir la communication via Facebook et TikTok. Sinon, l’essentiel se fait sur Instagram, LinkedIn et mon site internet Courants Zen.
Aujourd’hui, les gens viennent plutôt à moi et me sollicitent en direct grâce à mon référencement.
Du coup, comment comptez-vous professionnaliser davantage votre activité ? Avez-vous des projets à concrétiser pour cela ?
En conduisant des projets en lien avec le monde professionnel : fédérer une équipe autour d’un objectif en commun, libérer les tensions et les conflits, la communication non-violente (à laquelle je me suis formée aussi)… Tout ça permet de mieux vivre en entreprise, ce qui est l’assurance de vivre mieux chez soi. Et inversement.
Je compte proposer une offre spécifique en QVT (“Qualité de vie au travail”, ndlr) et en qualité de vie personnelle, pour intervenir sur les risques psychosociaux liés au travail. Sur mon site internet je propose une formule pour la gestion du stress et de l’anxiété. J’aspire à proposer plus d’accompagnements en suivi, avec X heures par mois, qui permettent aux personnes de travailler sur une problématique bien spécifique. L’objectif est de pouvoir proposer ses solutions aux clients sur les questions de la concentration, la performance au travail ou le traitement des insomnies.
Bibliothèque rever.fr : la recommandation d’Élisabeth Bernardo
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