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la science des reves

Des sciences et des rêves

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Verlaine et tant d’autres artistes ont écrit, peint, chanté, que sais-je encore, leurs aventures oniriques. Des muses, des animaux fantastiques, des amours impossibles ou des paysages sublimes, les arts donnent une large part à nos images rêvées, parfois belles, parfois absurdes, souvent un peu irréelles. Mais que se cache-t-il derrière ces tableaux ? Un processus biologique bien réel qui passionne les penseurs et les scientifiques depuis l’Antiquité, et qui fait partie d’un ensemble de connaissances plus vaste : l’onirologie. Cette science est étroitement liée à une autre, l’hypnologie, qui nous fait découvrir le fonctionnement de notre corps lorsque l’on dort. Si vous souhaitez que les rêves n’aient plus de secret pour vous, laissez-nous tout d’abord vous guider dans les méandres du sommeil.

 

A l’origine des rêves : les phases de sommeil

 

Au niveau cérébral, une nuit de sommeil n’est pas qu’un long fleuve tranquille. Durant les huit heures que l’on nous recommande de dormir, votre cerveau va enchaîner plusieurs cycles de 60 à 120 minutes, chacun composé de trois stades :

  1. Le sommeil léger
  2. Le sommeil lent
  3. Le sommeil profond

 

Le sommeil léger (stade N1)

Le stade de sommeil léger, ou stade N1, correspond à une phase de transition entre la veille et le sommeil. Elle fait suite à une brève période de relaxation durant laquelle le corps et le cerveau se préparent au repos. Pendant le stade de sommeil léger, l’activité cérébrale ralentit, pour devenir plus lente que lors des instants de relaxation. Cette phase dure environ quelques minutes.

Le sommeil lent (stade N2)

La phase de sommeil lent assure le passage du sommeil léger au sommeil profond. Durant cette phase, on observe des changements de l’activité électrique du cerveau. La respiration ainsi que la fréquence cardiaque sont régulières. Vous n’êtes plus en contact avec l’extérieur, mais les bruits de votre environnement peuvent tout de même avoir un impact sur votre sommeil, voire vous réveiller.

Le sommeil profond (stade N3)

Un stade profond suffisant en qualité comme en quantité est essentiel pour déterminer si votre sommeil a été récupérateur ou non. Durant cette phase, l’activité cérébrale est très ralentie ; c’est également à ce moment-là que se joue la consolidation de la mémoire.

 

Les cycles du sommeil ne sont pas tous strictement identiques selon le moment de la nuit où ils ont lieu. Ainsi, les deux à trois premiers cycles sont composés en grande quantité de sommeil profond, tandis que les derniers cycles se constituent surtout de sommeil lent ainsi que de phases de sommeil paradoxal, dont nous allons parler après.
Il existe des examens qui permettent de tracer nos « courbes » de sommeil et de se rendre compte des différentes phases qui le composent, comme la polysomnographie. On appelle « hypnogramme » le graphique résultant de ce type d’examen.

 

Le sommeil paradoxal

 

Il existe une quatrième phase de sommeil, généralement associée aux rêves : le sommeil paradoxal. On doit ce terme au

Michel Jouvet

Michel Jouvet a découvert le sommeil paradoxal, essentiel à nos rêves (photo de Diane DJ)

neurobiologiste français Michel Jouvet : en 1961, celui-ci découvre ce « troisième état du cerveau », les deux premiers étant l’éveil et le sommeil.

Pourquoi « paradoxal » ? Lorsque l’on mesure l’activité électrique du cerveau avec un électroencéphalogramme, le tracé obtenu évoque un état de veille et non de sommeil « classique », comme si nous étions éveillés. Et pourtant, le dormeur est dans une situation d’atonie musculaire, c’est-à-dire que son corps est presque paralysé, à l’exception des extrémités, des yeux et du cerveau. On appelle d’ailleurs le sommeil paradoxal la phase REM, pour Rapid Eye Movement, du fait des rapides mouvements oculaires que cela engendre.

En résumé, le corps est immobile, mais le cerveau est en pleine activité, alors qu’il s’était considérablement ralenti pendant les autres stades. Durant la phase de sommeil paradoxal, d’autres caractéristiques viennent accentuer cette impression d’état de veille, puisque la température corporelle, la fréquence cardiaque ou encore la tension artérielle augmentent.

 

« Tout le monde rêve »

 

Eh oui, tout le monde rêve, même vous, qui affirmez ne pas vous en souvenir. Mais avant de vous montrer pourquoi, nous allons vous expliquer en quoi consistent les rêves d’après ce qu’en disent les scientifiques.

 

Le rêve biologique

réseau neuronal

Les neurones forment un immense réseau au coeur de notre cerveau

Notre cerveau est composé de plusieurs milliards de neurones, et parmi eux, les neurones dopaminergiques. La dopamine est une molécule qui joue un rôle de transmission entre les neurones. Elle est principalement responsable de :

  • la mémoire
  • du plaisir
  • la motivation
  • l’attention

Des chercheurs ont également découvert que la dopamine avait une influence sur le sommeil paradoxal : les neurones concernés représentent une zone très active durant cette période, contrairement aux zones liées aux capacités logiques, par exemple.

Des observations menées sur des souris ont conduit à une théorie sur la relation entre production des rêves et sommeil paradoxal : les rêves ne viendraient pas directement de cette phase, mais apparaîtraient au moment du réveil. Le cerveau viendrait ensuite remettre de la logique dans le grand bazar créé pendant nos rêves. Un rêve serait alors une « production rationnelle de l’instant de notre réveil », comme l’explique le neuroscientifique Lionel Dahan.

Il est cependant difficile d’avoir des certitudes concernant les rêves d’un point de vue strictement scientifique, puisque les observations nécessaires ne sont éthiquement pas réalisables sur des humains. Nos connaissances viennent donc essentiellement d’observations réalisées sur des souris, desquelles on conclue des hypothèses et des théories sur les humains.

 

Le rêve universel

Tout le monde rêve, donc, et a priori personne n’y fait exception. En moyenne, on se souvient d’un à trois rêves par semaine, et 80 à 90 % des personnes sont en mesure de raconter le leur si on les réveille pendant une phase de sommeil paradoxal. Mais peut-être faites-vous partie de ceux qui affirment ne jamais se souvenir de leurs rêves, ou pire, des 0.38 % qui soutiennent n’avoir jamais rêvé de leur vie ?

neurone

Certaines pathologies, comme la maladie de Parkinson, affectent les neurones et leurs connexions, ainsi le souvenir de nos rêves

Des chercheurs se sont penchés sur la question, et leurs conclusions sont sans appel : tout le monde rêve, mais pour ceux qui pensent le contraire, le blocage se situe au niveau de la mémoire. On parle de problème d’encodage du souvenir. Certaines pathologies, comme la maladie de Parkinson, altèrent cet encodage du souvenir des rêves, mais pas le fait même de rêver : on observe ce qu’on appelle des comportements oniriques, qu’il s’agisse d’actes ou de paroles, ainsi que des phases de sommeil classiques. Mais le rêve ne « s’imprime » pas, ou mal.

 

Les cauchemars

Contrairement à ce que chantent Aladdin et Jasmine, tous les rêves ne sont pas bleus. Il nous arrive à tous de faire des cauchemars

Le Cauchemar - Füssli

« Le Cauchemar » de Johann Heinrich Füssli (1781)

et de nous réveiller brutalement au milieu d’une course poursuite ou d’une situation qui nous aura tourné au ridicule. Ces rêves, désagréables en tous points, trouvent leurs origines dans nos angoisses, nos frayeurs, ou encore la crainte du danger. S’il est normal de faire des mauvais rêves, en faire trop fréquemment, plusieurs fois par semaine par exemple, peut être le signe d’une pathologie.

Certains facteurs peuvent favoriser l’apparition de cauchemars, comme :

  • L’anxiété
  • Le syndrome de stress post-traumatique
  • Le sevrage ou la réduction de la consommation d’alcool
  • La prise de certains médicaments

 

Troubles du sommeil et rêves

Si certaines maladies comme celle de Parkinson modifient le souvenir de nos rêves, il existe d’autres troubles qui agissent directement sur le sommeil paradoxal, comme le somnambulisme. Il s’agit d’une parasomnie durant laquelle le dormeur se lève, déambule, tout en se trouvant dans une sorte d’état d’inconscience et de sommeil. Le somnambule fait souvent des cauchemars, qui représentent jusqu’à 70 % de leurs rêves. Ils représentent majoritairement des catastrophes, des pièces qui rétrécissent, des gouffres qui s’ouvrent… que le somnambule chercherait à fuir. C’est en tout cas l’une des hypothèses actuellement privilégiées : si la personne sort de son lit, c’est qu’elle cherche physiquement à fuir son cauchemar.

D’autres troubles, comme la démence à corps de Lewy (une maladie cognitive qui touche surtout les personnes âgées), peuvent également provoquer des changements de comportement durant le sommeil paradoxal. Le dormeur va alors extérioriser ses rêves et peut adopter des attitudes violentes : il ne sortira pas de son lit, mais va se débattre, donner des coups… Certaines nuit ne sont pas de tout repos.

 

Bien que l’on ne sache scientifiquement que peu de choses au sujet des rêves, l’onirologie est un vaste et passionnant domaine, tout comme l’étude du sommeil. Mais il vous reste encore beaucoup de choses à découvrir à leur propos, comme leur interprétation ou certains rêves particuliers, comme les prémonitions.

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